
Journal d’été 2025 chez Colvert : entre mise en bouteille et travail à la vigne
L’été bat son plein au Domaine Colvert, niché au cœur des collines de Rognes, au sein du Domaine de Ribière. Ici, les saisons ne sont pas de simples marqueurs du temps : elles dictent le rythme du travail, de la vigne, du chai et des choix vignerons. L’été 2025 est dense, intense, et plein de ces petits gestes invisibles qui font les vins de demain.
Au chai : l’heure du Grenache 2024

Les dernières semaines ont été consacrées à un moment que l’on attend toujours avec une certaine tension : la mise en bouteille.
Nous mettons actuellement en bouteille nos jus de Grenache 2024, pour deux cuvées :
- Gre/C, Blanc de noir de Grenache, un vin blanc issu de raisins noirs pressés directement, fin, droit, avec une légère salinité qui rappelle les sols calcaires de Rognes.
- Gn/C, un rouge souple, fruité et digeste, où le Grenache s’associe au Cinsault dans un jeu d’infusion plus que d’extraction. Cuvée de partage, de soirées, de discussions à table.
Chaque mise est l’aboutissement de mois d’attention : vendanges à la bonne maturité, vinification naturelle sans intrants, suivi patient de la fermentation, de l’élevage, dégustations par séries pour sentir le bon moment. Puis vient la mise : soutirage lent, éventuel collage ou filtration (rarement), et mise en bouteille gravitaire ou à la volée, selon les cuvées.
C’est un moment technique, mais aussi symbolique. La fin d’un cycle. On passe le relais à la bouteille. Et dans quelques semaines, ce seront vos verres.
Dans les vignes : entre accompagnement et observation

Pendant que les bouteilles se préparent à quitter le chai, la vigne, elle, entre dans une phase décisive. L’été est le moment où l’on façonne la future récolte. Les gestes sont nombreux, souvent invisibles pour les non-initiés, mais essentiels pour garder la vigne équilibrée, aérée et concentrée sur ses fruits.
On acolle : cela signifie relever les rameaux, les attacher entre les fils, maintenir la vigne en ordre et bien exposée. Un travail méticuleux, plante par plante, qui permet au feuillage de capter au mieux la lumière tout en évitant les échauffements ou les maladies.
On embourgeonne : c’est-à-dire qu’on élimine certains gourmands ou rameaux secondaires, pour favoriser la ventilation des grappes, canaliser l’énergie de la plante, et équilibrer la charge. C’est un travail de vigneron.ne attentif.ve, qui connaît ses parcelles, qui sent la dynamique de chaque cep. Un geste répété des centaines de fois dans la journée, avec la même exigence.
Ces gestes, réalisés manuellement, participent d’une viticulture à taille humaine, respectueuse du rythme du vivant. Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est précis, patient, essentiel.
Une cave qui se prépare déjà pour 2025

Pendant que les 2024 partent en bouteilles, et que les vignes murmurent les promesses du prochain millésime, la cave se remet doucement en mouvement.
On prépare les cuves, on nettoie les fûts, on répare les bondes, on vérifie les pompes, on repense les flux du chai pour accueillir les vendanges dans les meilleures conditions. Ce travail, souvent invisible pour celles et ceux qui dégustent nos bouteilles, est fondamental. C’est ce qui garantit que, le jour J, quand le raisin arrive, tout soit fluide, prêt, au service du fruit.
Le millésime 2025 s’annonce prometteur. Mais comme toujours, nous restons humbles : il reste encore deux mois d’été, des orages possibles, des ajustements à faire. Rien n’est figé. Mais tout se prépare, en silence, en coulisses.
Ce que l’on retient
Chez Colvert, on ne cherche pas à produire beaucoup. On cherche à produire juste. Et cette période de l’année, où se croisent la fin d’un millésime et le début d’un autre, est particulièrement symbolique. On embouteille ce que la nature nous a donné l’an passé. On accompagne ce qu’elle est en train de faire pousser. Et on se prépare à ce qu’elle nous réservera dans quelques semaines.
Ce temps-là, cette temporalité lente, circulaire, c’est celle du vin naturel. Rien ne se force, tout s’observe. On apprend. On ajuste. On fait du mieux qu’on peut. Et c’est ce qu’on essaie de vous transmettre, bouteille après bouteille.
L’été continue. Le vin aussi.